Face à l’explosion du volume des stablecoins, 5,7 billions de dollars en 2024, déjà 4,6 en 2025, les géants Ripple et Circle entendent franchir une étape stratégique majeure : intégrer le système bancaire américain en demandant une licence de banque nationale. Une ambition qui pourrait bouleverser l’ordre établi et marginaliser les réseaux traditionnels comme SWIFT.
Une dynamique portée par les volumes colossaux des stablecoins
Ripple, émetteur du RLUSD, et Circle, à l’origine de l’USDC, ne se contentent plus d’être des acteurs périphériques de la finance numérique. Selon Anthony Agoshkov, cofondateur de Marvel Capital, ces entreprises veulent désormais « devenir la banque », en déposant officiellement une demande de licence bancaire auprès de l’OCC (Office of the Comptroller of the Currency), l’autorité fédérale américaine chargée de réguler les banques nationales.
Leur argument ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les stablecoins ont permis plus de 5 700 milliards de dollars de transactions en 2024, et la barre des 4 600 milliards est déjà franchie à mi-année 2025. Ces volumes ne relèvent plus de l’expérimentation. Pour Agoshkov, « c’est l’infrastructure financière de base qui est en train de se redéfinir ». Il ajoute : « Les émetteurs de stablecoins ne veulent plus être de simples passagers. Ils réclament leur place dans le cockpit. »
Une menace directe pour SWIFT et les circuits bancaires classiques
L’objectif est clair : obtenir un accès direct à la « plomberie« du système de paiement de la Réserve fédérale américaine (la Fed). Ce privilège, historiquement réservé aux banques traditionnelles, permet de s’affranchir des chaînes de correspondance bancaire et des réseaux comme SWIFT. Si Ripple et Circle obtiennent ce sésame, ils pourraient proposer des règlements natifs, en temps réel, régulés, et adossés à la blockchain. Selon Agoshkov, cette évolution marque un « saut structurel » vers une intégration totale de la crypto dans le système financier, avec une légitimité institutionnelle.
Ce n’est plus simplement une question d’innovation technologique ou de promesse future : « une fois les licences obtenues, on ne parlera plus d’alternative au système, mais de nouveau standard ». Dans ce contexte, la bataille pour le rôle de « banque crypto-native » est lancée. Ripple, qui a longtemps été à la croisée des chemins entre institutions et crypto, semble accélérer sa mue. Quant à Circle, récemment introduite en bourse sous le sigle CRCL, sa valorisation s’est envolée avec une progression de 138 % depuis sa cotation.
Avertissement : les crypto-monnaies sont une classe d’actifs à haut risque. Cet article est fourni à titre d’information et ne constitue pas un conseil en investissement. Vous pourriez perdre la totalité de votre capital.
Source : BenzingaCrypto
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Frank Payet est rédacteur crypto pour Cryptodnes.com.fr. Observateur averti de l’écosystème blockchain, il analyse les tendances du marché, les projets innovants et les évolutions réglementaires. À travers ses articles, il vise à informer avec rigueur et à rendre la crypto plus compréhensible pour tous.