Bitcoin : le Pakistan alloue une partie de sa production électrique au minage

Alors que beaucoup de pays l’envisagent, le Pakistan franchit le pas. Le pays vient d’annoncer la réallocation de plus de 2 000 MW de capacité électrique inutilisée pour le minage de Bitcoin et des centres de données en intelligence artificielle. Ainsi, cette énergie qui était jusqu’alors perdue, va permettre de créer de l’emploi, mais aussi de générer de la richesse. Voici les détails.

Le Pakistan face à un excédent d’électricité sous-exploité

Depuis plusieurs années, le Pakistan a investi massivement dans des infrastructures énergétiques, notamment pour la production d’électricité. Aujourd’hui, le pays se retrouve avec des centrales à charbon qui ne fonctionnent qu’à 15 % de leur capacité.

Pour faire simple, la capacité de production du pays dépasse souvent la demande réelle. Ce surplus est encore plus remarqué dans les centrales thermiques. Ces installations, qui ne fonctionnent pas à pleine puissance, coûtent tout de même de l’argent à l’État.

En effet, les producteurs ont une garantie de rémunération, même si la demande ne rencontre pas la production. On appelle ce procédé : “capacity payments”. Il faut donc trouver une solution pour que le Pakistan rentabilise ce surplus.

Le gouvernement a donc réuni un organisme pour réfléchir aux différentes possibilités. Le Pakistan Crypto Council (PCC) est chargé d’explorer les leviers stratégiques de rentabilisation de ce surplus électrique dans le secteur crypto. L’organisme est soutenu par le ministre des Finances Muhammad Aurangzeg.

Le président actuel de l’organisme est Bilal Bin Saqib, et il a travaillé à mettre en place une stratégie très ambitieuse : réutiliser l’énergie non utilisée en moteur économique, grâce notamment au minage de Bitcoin et aux centres de données spécialisés dans l’IA. Une initiative qui est loin d’être isolée chez les pays émergents.

Bitcoin et IA : une opportunité économique pour les pays émergents

Les pays émergents cherchent de plus en plus des solutions pour convertir des ressources locales en revenus financiers. Le minage des crypto-monnaies est particulièrement ciblé par les récentes initiatives. Du côté de Pakistan, on peut souligner 3 objectifs principaux :

• Créer une nouvelle source de revenus :  Le minage permet de transformer ce qui était jusqu’alors une charge en revenus (grâce à l’obtention de Bitcoin)
• Attirer des capitaux : En s’ouvrant à ce type de pratique, le Pakistan peut attirer des nouvelles entreprises spécialisées. Cela doit s’accompagner de mesures fiscales avantageuses et d’un programme d’aide à l’installation
• Création d’emplois : En développant des infrastructures spécialisées dans le minage et le stockage de données, le Pakistan créer de nouveaux emplois

Il y a tout de même quelques aspects négatifs. Le premier est l’utilisation de centrales thermiques pour miner du Bitcoin, ce qui pourrait raviver les critiques sur la nature peu écologique du réseau. Le deuxième, c’est que le Pakistan bénéficie d’aide à la souveraineté énergétique de la part du FMI, qui pourrait être contrarié par une stratégie incluant du BTC.

En effet, le FMI a durci le ton avec Le Salvador, un pays visionnaire sur l’adoption du Bitcoin. Cette nation utilise l’énergie géothermique pour miner du BTC. Récemment, dans des négociations avec le pays, le FMI a demandé au Salvador d’abandonner ses travaux sur un portefeuille numérique national.

De l’autre côté de la planète, en Asie, le Bhoutan exploite son énergie hydroélectrique pour miner du BTC. Là aussi, il s’agit d’une énergie renouvelable qui produit plus que ce que le pays consomme. Ainsi, des petits pays émergents, en voie de développement, trouvent des manières innovantes de soutenir leur croissance.

Avertissement : les crypto-monnaies sont une classe d’actifs à haut risque. Cet article est fourni à titre d’information et ne constitue pas un conseil en investissement. Vous pourriez perdre la totalité de votre capital.

Source : Reuters

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Richad Addou

Mon parcours est pour le moins atypique. Ancien infirmier, j’ai découvert les crypto-monnaies en 2021, en pleine effervescence du secteur. Ce qui n’était au départ qu’une simple curiosité s’est rapidement transformé en véritable passion, notamment grâce à la philosophie et à la technologie portées par Bitcoin. De fil en aiguille, je me suis intéressé aux altcoins comme Ethereum, Solana ou Avalanche, allant jusqu’à lancer un projet NFT sur cette dernière blockchain. Aujourd’hui, j’ai trouvé un équilibre entre mes deux passions : l’écriture et les crypto-monnaies. Je les mets au service de Cryptodnes, avec pour ambition de décrypter l’actualité crypto et d’accompagner les lecteurs dans la compréhension de cet univers en perpétuelle évolution.