Une série d’enlèvements a secoué la France ces derniers mois, et elle a révélé un point commun : les personnes visées avaient un lien avec le secteur des crypto-monnaies. Il y a quelques jours, 25 personnes ont été mises en examen dans le cadre de l’enquête. Aujourd’hui, nous avons également appris que le commanditaire présumé a été arrêté au Maroc. Voici les détails.
25 suspects, dont 6 mineurs, mis en examen dans le cadre de l’enquête
L’enquête sur les enlèvements liés au secteur de la crypto-monnaie en France a avancé rapidement. Elle a conduit à la mise en examen de 25 personnes, dont six mineurs. D’après les informations rendues publiques par le Parquet de Paris, 18 ont été placées en détention provisoire et 4 autres sont sous contrôle judiciaire.
Le motif des arrestations est le suivant : « tentative d’enlèvement en bande organisée ». Les suspects sont âgés de 16 à 23 ans. Sans entrer dans les détails, la France a été le théâtre de plusieurs enlèvements, ou tentatives d’enlèvements liés au secteur des cryptos ces dernières semaines :
- L’enlèvement de David Balland, cofondateur de Ledger, en janvier dernier. Ce dernier a été torturé, et un de ses doigts lui a été sectionné. Sa compagne quant à elle a été retrouvée ligotée dans le coffre d’une voiture
- La fille du PDG de la société Paymium, Pierre Noizat, qui était accompagnée par son mari et son enfant, en plein jour à Paris
- En mai, l’enlèvement à Paris du père d’un entrepreneur en crypto-monnaies. Il a été séquestré pendant 58 heures, subissant également des mutilations. Le mode opératoire est le même que pour David Balland, puisqu’un doigt lui a été également sectionné
- Enfin, une autre tentative d’enlèvement en mai, qui a été déjouée in extremis à Nantes. L’opération planifiée comprenait l’utilisation de deux camionnettes, prêtes à agir. Les forces de l’ordre sont intervenues avant le passage à l’acte
Les derniers mois ont donc été particulièrement mouvementés, et la peur s’est installée dans les rangs des figures liées à la crypto-monnaies. Cela a poussé le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a convoqué une réunion de crise à la mi-mai.
À ce moment-là, le gouvernement a décidé d’augmenter la sécurité de ces acteurs considérés comme vulnérables. Cela a sans doute permis de déjouer la tentative fin mai, à Nantes. De plus, cela a peut-être contribué à l’arrestation du commanditaire suspecté de ces enlèvements, au Maroc.
L’arrestation au Maroc du cerveau présumé des enlèvements

Après la mise en examen de plusieurs personnes à travers la France, c’est au tour du présumé commanditaire de ces enlèvements d’être arrêté au Maroc. Il s’agit de Badiss Mohammed Bajjou, un Franco-Marocain de 24 ans, soupçonné d’être le principal cerveau de ces opérations.
Il n’est pas inconnu des services judiciaires. Il faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol, et apparaît parmi les dix fugitifs les plus recherchés. L’arrestation a eu lieu mardi 3 juin à Tanger, dans le nord du pays, grâce à une opération coordonnée entre les autorités marocaines et françaises.
Le ministre de la Justice, Gerald Darmanin, a réagi sur les réseaux en remerciant le Maroc pour sa coopération exemplaire. Bajjou est notamment soupçonné d’avoir commandité l’enlèvement de David Balland en janvier. Il serait également lié à une autre affaire, qui remonte en juillet 2023 , où une femme a été agressée à Elancourt. Encore une fois, le but était d’extorquer une rançon en crypto-monnaie à son fils.
Il aurait également coordonné les attaques plus récentes, notamment celles sur la famille de Pierre Noizat. Cet homme est originaire du Chesnay, dans les Yvelines. Les enquêteurs pensent qu’il est la tête pensante d’un réseau structuré, qui vise à enrôler des jeunes personnes, afin de les utiliser pour extorquer de l’argent
Pour le moment, il n’a pas encore été décidé si ce dernier serait extradé en France ou non. Le Maroc et la France ne disposent pas d’un accord bilatéral en la matière. Il appartiendra à la justice marocaine de statuer sur une éventuelle extradition, une fois la demande formellement déposée par Paris.
Avertissement : les crypto-monnaies sont une classe d’actifs à haut risque. Cet article est fourni à titre d’information et ne constitue pas un conseil en investissement. Vous pourriez perdre la totalité de votre capital.
Source : Interpol
Pour aller plus loin :
Mon parcours est pour le moins atypique. Ancien infirmier, j’ai découvert les crypto-monnaies en 2021, en pleine effervescence du secteur. Ce qui n’était au départ qu’une simple curiosité s’est rapidement transformé en véritable passion, notamment grâce à la philosophie et à la technologie portées par Bitcoin.
De fil en aiguille, je me suis intéressé aux altcoins comme Ethereum, Solana ou Avalanche, allant jusqu’à lancer un projet NFT sur cette dernière blockchain. Aujourd’hui, j’ai trouvé un équilibre entre mes deux passions : l’écriture et les crypto-monnaies. Je les mets au service de Cryptodnes, avec pour ambition de décrypter l’actualité crypto et d’accompagner les lecteurs dans la compréhension de cet univers en perpétuelle évolution.