La Russie lance un stablecoin pour défier l’hégémonie du dollar et de l’USDT

La Russie fait un pas de plus vers une économie numérique. Le gouvernement vient en effet d’annoncer le lancement d’un nouveau stablecoin adossé au rouble : le RUBx. Tous les détails dans les paragraphes qui suivent !

Un stablecoin stratégique pour contourner les sanctions

Le stablecoin RUBx sera lancé par Rostec, un conglomérat public russe. Il sera indexé au rouble à parité fixe (1:1), avec des obligations légales garantissant la conversion. Selon Rostec, l’objectif est clair : créer un actif crypto national capable de fluidifier les paiements tout en respectant les normes russes.

Conçu sur la blockchain Tron, le stablecoin RUBx se distingue par sa rapidité et ses faibles coûts de transaction. Il sera intégré à la plateforme de paiement RT-Pay. Ce qui permettra aux entreprises ainsi qu’aux particuliers d’effectuer des paiements décentralisés, même en dehors des heures ouvrées.

Ce système constitue ainsi une réponse directe aux restrictions sur les plateformes crypto étrangères. On fait essentiellement allusion au blocage de portefeuilles numériques en USDT.

Plus concrètement, la Russie cible en priorité les secteurs affectés par les sanctions. On cite principalement l’énergie et les exportations. Certaines entreprises russes utiliseraient même déjà des stablecoins pour contourner les restrictions en convertissant du yuan ou des roupies indiennes en roubles. Avec RUBx, le gouvernement entend ainsi internaliser ce processus et sécuriser ses flux financiers.

RUBx sur Tron : une alternative sérieuse face à Tether ?

Selon certains experts, le choix de Tron comme infrastructure pour RUBx n’est pas anodin. Cette blockchain est en effet réputée pour :

• ses performances ;
• sa compatibilité avec les smart contracts ;
• ses faibles frais.

Un audit CertiK est en cours pour assurer la transparence du code, bientôt publié sur GitHub. Cela vise à rassurer les investisseurs et les plateformes sur la fiabilité du token.

La Russie ne cache pas son ambition : concurrencer l’USDT de Tether, omniprésent dans les échanges de crypto. Rostec espère en effet que RUBx pourra se faire une place non seulement sur les principales plateformes russes, mais aussi à l’international. En ligne de mire : réduire la dépendance au dollar et reprendre le contrôle sur les circuits de financement numériques.

Précision importante : Il ne faut pas confondre RUBx avec le ruble numérique émis par la Banque centrale.

Le ruble numérique est actuellement en phase de test et ne sera généralisé qu’en 2026. Le RUBx, lui, désigne un token émis par un acteur étatique. Il propose une approche plus crypto-native et plus agile. D’où le rôle central de RT-Pay. En effet, la plateforme assurera :

• les transferts rapides ;
• la gestion de smart contracts ;
• la conformité aux exigences de lutte contre le blanchiment.

Si tout se passe bien, le déploiement de RUBx se fera progressivement d’ici fin 2025. Rostec privilégiera cependant les secteurs économiques en forte friction de paiement.

De par sa démarche, la Russie pose donc les bases d’un écosystème crypto souverain, capable de concurrencer les stablecoins dominants comme USDT. Ce n’est pas tout ! Ce lancement confirme aussi une tendance mondiale vers la tokenisation étatique et la fragmentation des systèmes financiers internationaux.

Source : Coindesk

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Henri Bouvier

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